« Ah bon, tu voyages seule ? », « Mais t’as pas peur, toute seule, comme ça ? ». Voilà ce que j’entends, à peu près mille fois par jour, quand je voyage seule sur mon vélo. Il semblerait qu’en tant que femmes, nous soyons condamnées à vivre la boule au ventre. Peur de la solitude, de ne pas être capable ou peur de se faire agresser, autant de messages depuis toujours véhiculés et que l’on a parfaitement assimilés. Et qui, si on leur accorde trop d’importance, peuvent nous immobiliser. Combien d’entre nous aimeraient, mais ne se lancent pas, combien voudraient, mais n’y arrivent pas ? Parce qu’on nous a abreuvées de précautions sécuritaires depuis des siècles, parce qu’on nous a fait croire qu’être une femme, c’est avoir peur de tout et n’être capable de rien, beaucoup de femmes aujourd’hui n’envisagent pas l’aventure en solitaire comme une possibilité. Et si l’on apprenait à dépasser ces pensées limitantes qui nous assaillent, et si l’on osait enfin partir à la conquête de notre liberté ?

 

Aux origines, la peur des femmes

Lille, un jour de février.

Une amie m’a conseillé d’aller faire un tour dans une librairie qui s’appelle L’Affranchie. Elle m’a dit, je ne sais pas si c’est ta came, mais c’est une librairie féministe, je t’envoie les coordonnées.
J’y suis allée. Évidemment que j’y suis allée. Dans cet espace dédié à la parole des femmes, je suis tombée sur le livre de Lucie Azema, Les femmes aussi sont du voyage, que j’avais dans le collimateur depuis un moment.
Je me suis jetée dessus.  
J’avais besoin de réponses.

Quand j’ai commencé à écrire cet article, je me suis demandé d’où venaient nos peurs. Nos peurs de femmes. Quelles étaient leurs origines et leurs fondements ?
J’ai évidemment posé la question à Google, mais je n’ai rien trouvé de concluant.
Je pressentais bien que le patriarcat avait sa part de responsabilité dans tout ce bordel, mais j’avais besoin d’entendre d’autres le dire.
Et c’est ce qu’a fait Lucie.

Dans son ouvrage, elle retrace le parcours de célèbres exploratrices, mais elle explique surtout à quel point les femmes ont été, pour une sombre histoire d’ordre social, cadenassées, diminuées, ratatinées. Parce qu’il était dangereux qu’elles quittent leur foyer, parce que l’on estimait que leur place était là et pas ailleurs, on leur a appris à craindre l’espace public, à avoir peur de l’extérieur.
Et, à force d’injonctions, de tu dois ou tu ne dois pas, on nous a clouées au sol, on a fait de nous des femmes profondément convaincues de leur vulnérabilité.

 

Voyager seule à vélo : ces pensées qui nous limitent

Qu’elles soient verbalisées ou pas, conscientisées ou non, décider de voyager seule à vélo lorsqu’on est une femme, c’est avant tout, aller à la rencontre de ses peurs.

Lorsque l’idée de mon premier voyage à vélo a émergé, j’ai eu besoin, pour me rassurer, de chercher sur internet des témoignages de femmes déjà parties en solitaire.
J’avais besoin de savoir que c’était possible, j’avais besoin de savoir qu’il ne m’arriverait rien de terrible.
Et puis, je me suis interrogée.
J’ai questionné mes peurs, je me suis demandé si elles étaient fondées. J’ai pris conscience que si j’avais été un homme, je ne me serais pas encombrée des mêmes limites. Simplement parce que les hommes ne se posent pas toutes ces questions lorsqu’ils décident de partir à l’aventure. Et pour cause, on ne leur a pas appris à appréhender l’espace de la même manière que nous.
On ne leur a pas conté les mêmes foutaises.

Alors ces peurs, quelles sont-elles ?

 

La peur de ne pas être capable, de ne pas être à la hauteur

Vous le savez aussi bien que moi, cette peur-là peut, malheureusement, se décliner à l’infini. On citera les plus courantes :

  •   La peur de ne pas réussir, physiquement, à encaisser les kilomètres.
  •   Celle de se perdre, de ne pas retrouver son chemin. Ou pire, celle de s’en écarter… (coucou le syndrome du Petit Chaperon Rouge ^^)
  •   La peur de ne pas être capable de faire face à un problème mécanique du type changer un rayon cassé ou réparer un pneu crevé (aaaah la crevaison, elle en fait trembler plus d’une !). Je me souviens, à ce propos, d’une femme que j’avais rencontrée lors d’un de mes voyages. Je m’étais arrêtée à son portail pour lui demander de l’eau et, de fil en aiguille, elle m’avait avoué avoir arrêté le vélo suite à la mort de son neveu. Ils faisaient régulièrement des balades ensemble et elle adorait ça. Seulement voilà, seule, elle ne se sentait plus capable de partir en vadrouille et de risquer une éventuelle crevaison.
  •   Celle, encore, de ne pas savoir se débrouiller dans la gestion du quotidien : monter sa tente, gérer la logistique, trouver un endroit où dormir, bien remballer ses affaires ou encore prendre les bonnes décisions.

 

La peur de l’insécurité 

Peut-être encore plus présente que celle de ne pas être à la hauteur, la peur pour notre sécurité est parfois si forte qu’elle peut carrément nous immobiliser. Force est de constater qu’elle n’est ni anodine ni banale et qu’il faut bien souvent une sacrée dose de bravoure pour oser la dépasser.

La peur de l’agression tout d’abord. Cette peur-là, je crois qu’elle vient toutes nous chatouiller à un moment ou à un autre. Elle fait partie de ces peurs primaires, enfouies au fin fond de notre subconscient. Oui, on est nombreuses à craindre l’agression physique, sexuelle et le désastre psychologique qu’elle engendre. Il faut dire que les médias ne nous aident pas. Le traitement qu’ils font de l’information lorsqu’il est question d’agressions contribue largement à alimenter le malaise, à nous foutre la trouille et à nous cloisonner.

La peur, aussi, d’emprunter des routes partagées, de se faire doubler par des voitures ou des camions. Celle de mal choisir son site de bivouac ou celle d’être confrontée à des animaux sauvages, de faire face à un sanglier, un renard, une araignée.

 

Les peurs des autres

Et comme si être confrontée à nos propres peurs ne suffisait pas, il faut affronter celles des autres. Partir seule, en tant que femme, c’est bousculer les idées reçues, c’est réveiller les envies refoulées de l’Autre et le confronter à ses propres limites. Et puisque, bien souvent, ce dernier n’a eu ni le courage ni l’audace de prendre le départ, il tente, tant bien que mal, par ses recommandations ou ses injonctions sécuritaires de se conforter dans ses non-choix et de vous déstabiliser dans les vôtres.

Soyons claires, il faut faire face à un découragement orchestré, à une dissuasion perpétuelle.

Dès lors, même si tu es du genre trouillomètre à zéro, tu n’es pas à l’abri qu’une personne (ou plusieurs) vienne titiller tes peurs enfouies. Avant même d’avoir posé les mains sur le guidon, on est assaillie de tous côtés par des remarques, des questions, des yeux grands ouverts et des bouches rondes qui viennent interroger nos convictions et réveiller nos doutes. Il faut déployer une énergie considérable, avant le voyage, mais aussi pendant, pour rassurer son entourage, se justifier, informer et éclairer.

Alors, à ce moment-là, de deux choses l’une.
Soit, tu es hyper-archi motivée, l’envie de voyager à vélo te taraude depuis longtemps et tu réussiras à dépasser toutes ces pensées limitantes.
Soit, tu doutes encore un peu de toi, tu n’es pas complètement sûre que ce voyage à vélo soit vraiment ce que tu veux et auquel cas, les remarques que l’on pourra te faire finiront par te décourager.

Dites, de vous à moi, et si on faisait le choix de ne plus se laisser influencer ?

 

Être une femme et partir seule sur son vélo : ce qui vous attend réellement

Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux

En tant qu’ex-grande trouillarde, je peux, d’ores et déjà, vous dire que la réalité est bien loin de ce que l’on imagine lorsqu’on cogite sur son canapé.

Entendons-nous bien, je ne dis pas que partir seule, à l’autre bout de la France (oui, pour le moment je n’ai pas encore exploré d’autres territoires) est sans danger. Je dis simplement que, dans les faits, c’est moins bien inquiétant que ce que ça en a l’air.
Déjà parce que, spoiler alerte, en tant que femme, on est vulnérable, partout. Nul besoin de traverser le pays pour se faire agresser.
Par conséquent, que vous soyez chez vous, dans un environnement connu ou ailleurs, cela ne change pas vraiment la donne. D’ailleurs, en passant, notez que bon nombre de violences (et ce n’est pas moi qui le dis, mais les chiffres) se jouent, bien au chaud, au sein de la sphère privée et que dans 9 cas sur 10, la femme connaît son agresseur.
Ensuite, croyez-moi si vous le voulez, mais je peux vous certifier que vous vous sentirez bien moins en insécurité sur une piste cyclable au milieu de la pampa que dans une rame de métro à heure de pointe.

Vous allez me dire, oui d’accord, mais qu’en est-il des hébergements ? Être une femme esseulée au milieu d’un camping ou d’une forêt, ça craint, non ?
Alors, sachez que, de tous les voyages que j’ai faits jusqu’à présent, je n’ai vécu aucune expérience négative. Je suis toujours tombée sur des gens gentils et bienveillants. Voyager seule intrigue et suscite la curiosité, mais à part des regards admiratifs, des encouragements et quelques conversations de bout de trottoir, je n’ai eu à subir aucune mauvaise rencontre.

Évidemment, je prends des pincettes en disant cela puisque, encore une fois, de par notre condition féminine, on est et l’on restera exposées. Mon expérience est personnelle et vous trouverez forcément des contre-exemples. Des femmes qui, malheureusement, ont eu moins de chance que moi et se sont déjà retrouvées face à des situations compliquées.
On ne va pas se mentir, aucune femme n’est à l’abri et c’est fort regrettable.
Mais c’est un risque présent dans notre vie de tous les jours, celle du quotidien, celle du connu et celle du confortable. Ce n’est pas un risque inhérent au voyage. Ce n’est pas parce que vous choisissez de partir seule que vous vous ferez agresser. Pas plus qu’en décidant d’aller faire vos courses ou de balader votre chien en forêt.

La menace existe, il faut en être consciente, mais elle existe du seul fait d’être une femme.

Est-ce que pour autant cela doit nous empêcher de vivre et respirer ?
Je ne crois pas.
Ne faisons pas, au patriarcat, ce plaisir là.

 

Et pour ce qui du reste ? L’orientation, la mécanique et les bonnes décisions ?

Alors là, laissez-moi vous dire que vous êtes parfaitement capables !

Je n’ai jamais eu le sens de l’orientation. Ou celui de l’observation. Ou les deux. 😅 J’ai vu ma sœur lever mille fois les yeux au ciel quand on partait toutes les deux sur nos vélos. On avait beau faire toujours les mêmes parcours, j’étais bien souvent incapable de me repérer. C’en était désespérant. Mais heureusement, il existe un outil magique, les filles, sans lequel (je le reconnais), je ne serais rien, c’est le… (roulement de tambour)… GPS ! Incroyable invention que ce petit boîtier qui m’a sauvé la mise plus d’une fois. Il n’est écrit nulle part que vous devez voyager avec une carte et une boussole. Ok, utiliser un GPS, c’est tout de suite moins la baroude, mais au diable les injonctions, on est des aventurières 2.0 et puis c’est tout !

Enfin, pour la question qui fâche, celle de la mécanique, sachez que de toutes mes expéditions, je n’ai eu à déplorer aucun ennui de ce côté-là. Cela étant, il est quand même indispensable, avant de partir, de connaître quelques bases pour pouvoir se débrouiller. L’une des premières choses que mon père nous a montrées, à ma sœur et moi, lorsqu’on a débuté le vélo, c’est comment réparer un pneu crevé. Il voulait que l’on soit parfaitement autonomes en cas de crevaison et je crois que sans le savoir (ou peut-être un peu), il nous a aidées à déployer nos ailes.

On est capable de tout, les meufs.

Il suffit « juste » d’apprendre la technique. Et, entre nous, ce n’est pas franchement compliqué. On peut parfois manquer de force pour remettre un pneu en place, mais tout le reste, c’est quasi un jeu d’enfant. Et puis, je ne t’explique pas la satisfaction qu’il y a derrière une chambre à air remplacée.

Alors go pour des petits tutos YouTube (c’est fou la mine d’or de ce truc-là) ou quelques heures passées dans un atelier participatif, un peu de pratique avant la poudre d’escampette et le tour est joué !

J’aimerais terminer cet article par cette phrase écrite par Alexandra David-Néel et citée dans le livre de Lucie :

« Mourir pour mourir, je préfère que ce soit sur une route, quelque part dans la steppe avec le bleu du ciel sur ma tête et la satisfaction dernière d’avoir, au moins, entrepris ce que je souhaitais, que dans une chambre, tuée par le regret d’avoir manqué de courage, d’avoir renoncé à ce à quoi je tenais, et d’âtre dans l’impossibilité absolue de voir ce que je voulais voir, de faire ce que je voulais faire. »

(Pour info, Alexandra David-Néel est morte à l’âge de 101 ans alors qu’elle venait tout juste de faire renouveler son passeport… Ça laisse songeuse, non ?)

Si tu veux partir seule, fais-le.
Tu n’en reviendras que plus forte.

Et si jamais des freins subsistent, demande-toi si, si tu étais née homme, tu te serais imposé les mêmes limites.
Je t’invite également à aller lire le récit de mes voyages, tu y trouveras de la joie et surtout un profond sentiment de liberté… parfois, les histoires des autres, ça fait comme un déclic. ✨

N’hésite pas à me dire en commentaires ce que tu crains.
En échangeant, je peux peut-être t’aider à dépasser tes peurs.

Cet article a 14 commentaires

  1. Alex

    Je m’étais jusqu’alors contenté de ton post facebook, et j’avais bien tord . Bravo Sandra, une énième fois et SURTOUT longue et belle route à toutes tes lectrices !!!

    1. Sandra

      Merci pour ton soutien sur… tous les canaux!

  2. Philippe

    Chère “Poule qui roule”,
    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au fil du temps, vous amassez de plus en plus de mouse !
    En effet, grâce à votre expérience, qui s’additionne à votre plume alerte, vous soulevez un sujet d’importance capital, puisqu’il évoque ni plus ni moins : la place accordée à la femme occidentale en notre début de 21ème siècle !
    Rien que ça !
    Oui, prendre à fort juste exemple le vécu de votre expérience, comparée à celle des plus connues de nos aventurière des temps anciens, nous permet de prendre conscience de l’ampleur du chemin qui nous reste à parcourir, pour qu’enfin dans un futur que nous appelons évidemment de nos vœux, une jeune femme n’ait plus jamais à avoir à se justifier, d’oser entreprendre strictement la même action, qu’un jeune homme fait de façon banale !

    Et pour conclure, nous ne pouvons qu’être admiratif de votre style inimitable, en étant certains, à l’heure où les IA pointent le bout de leur synapses numériques, de ne pas courir le risque d’être rattrapée de sitôt…

    1. Sandra

      Cher Philippe,
      Merci infiniment pour votre commentaire. Quel plaisir de voir des hommes comprendre et se rallier à notre cause.
      Merci d’être présent et de le manifester, merci de me lire et de prendre le temps de me l’écrire.
      Bref, merci.
      Sandra

  3. Audrey

    Merci pour ce texte
    Clairement moi c est la mécanique mon frein premier !!! Pourtant sans doute le plus facile à lever
    Pour le reste je vous engage à lire sur ce super livre Méfiez vous des femmes qui marchent
    Qui aborde notamment ces peurs de l autre … magnifique !

    1. Sandra

      Merci beaucoup pour votre commentaire! Et merci pour la recommandation 🙂

  4. Lucien

    Chère Sandra
    A te lire on pourrait croire qu’il n’y a que femme qui peut avoir peur de se lancer seule à vélo.
    Hélas l’homme aussi peut avoir des difficultés à franchir la porte… pour les mêmes ou d’autres raisons.
    En tous cas merci pour ton analyse qui je l’espère aidera plus d’un(e)s à trouver le chemin d’une certaine liberté.

    1. Sandra

      Merci pour votre commentaire! C’est vrai, certains hommes aussi doivent affronter leurs peurs de se lancer 🙂

  5. Nadia

    Merci beaucoup pour ce témoignage revigorant. C’est complètement vrai. Pour ma part, après avoir participé à une séance de self défense pour femmes au cours de laquelle non seulement nous avons appris quelques gestes simples qui ne demandent pas beaucoup de force, nous avons aussi entendu que nous avions autant le droit que les hommes de rentrer tard le soir en métro sans craindre l’agression. Il y a plus de gentils que de méchants… En plus, dans notre canapé on se fait tout un cinéma qui se révèle faux des lors qu’on se déplace et expérimente. J’ai lu tous les bouquins de David Noël… avec avidité et grand plaisir. Merci encore pour votre article.

    1. Sandra

      Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me lire et de déposer ici votre témoignage 🙂

  6. Côte Brune

    C’est la 3ème année durant laquelle je pars faire des escapades à vélo seule. En gravel. Parfois avec la tente, parfois non et je dors dans un gîte. Jamais de mauvaise rencontre, juste des gens parfois étonnés, parfois admiratifs, ou d’autres cyclistes compréhensifs. Parfois des chiens excités (ce qui est plus ma hantise que le pneu crevé). La bombe au poivre est à portée de main si jamais… Et j’ai 2 chambres à air au cas où. Si ma chaîne casse (mais quelle en est la réelle probabilité ?), j’appelle un taxi, point barre. Je suis en France, pas en plein désert du Sahara !
    C’est tellement le pied de voyager seule ! Zéro contrainte, la liberté, se retrouver avec soi-même, la fierté de l’avoir fait, vivre sans regrets.

  7. TABARD

    Coucou Sandra,

    Sympa ton petit article et vrai même si je suis un homme 😉
    Et pourtant même moi des fois sur de longues distances, une petite peur ou appréhension s’installe un court instant.

    A bientôt sur la route.

  8. Karin

    Merci Sandra! Votre article m’aide à affronter mes propres peurs en tant que mère d’une fille de 22 ans qui s’apprete à faire un long voyage en vélo jusqu’au Portugal, en partant du nord est de l’Italie. Je ne cache pas que je suis pleine d’inquiétudes – meme si j’ai osé aussi faire des choses “dingues” à cet age – et que sans doute je le serais moins avec un fils. Votre article m’aidera peut-etre à aller au delà de mes appréhensions et à laisser toute la place à l’admiration!

    1. Sandra

      Merci pour votre témoignage Karin !
      Respirez, je suis sûre que ce voyage va très bien se passer !
      N’hésitez pas à me donner des nouvelles 🙂
      Bien à vous,
      Sandra

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