J’ai creusé, les gars. Peut-être pas aussi profond que j’aurais aimé, mais je vous jure que j’ai creusé. À propos des femmes, du vélo et de leur liberté. Le Petit Larousse de la Philosophie dit ceci : « Le sentiment de liberté trouve souvent son origine dans un état d’indépendance, et davantage encore dans la conquête de son indépendance ». Ce sentiment de liberté que l’on ressent sur un vélo est-il plus fort lorsque l’on est une femme ? Et, si oui, la bicyclette ne serait-elle pas l’une des clés de notre indépendance féminine ? Déjà en 1896, l’Américaine Susan B. Anthony disait : « Laissez-moi vous dire ce que je pense de la bicyclette. Je pense qu’elle a fait plus pour émanciper les femmes que n’importe quoi d’autre dans le monde ». En tant qu’héritières du combat mené par de nombreuses femmes avant nous pour pouvoir jouir des libertés qu’offre la bicyclette, en tant qu’héritières de toutes ces voyageuses qui ont ouvert en grand la porte du possible et redessiné les contours de notre imaginaire, n’avons-nous pas le devoir de nous (re) mettre en selle ? Je vous le dis, les meufs, il est grand temps d’oser et de se frotter le nez au sentiment de liberté !
À l’origine de l’émancipation féminine : deux roues et un guidon
Je vous vois déjà arriver, le doigt levé et les sourcils froncés, me dire, Sandra, t’exagères, il n’y a pas eu que le vélo dans l’histoire de l’émancipation féminine.
Non, certes. Il n’y a pas eu que le vélo.
Mais le fait est que l’invention de la bicyclette se trouve être concomitante avec l’émergence de revendications féminines de plus en plus puissantes. Simple hasard ? Je ne crois pas ! Et dire que cet objet merveilleux a été un incroyable outil d’affranchissement et de liberté est loin, vous allez le voir, d’être un simple euphémisme.
Se débarrasser de vêtements contraignants
C’est un fait, au 19e siècle, les femmes sont, et ce depuis des décennies, prisonnières de vêtements contraignants. La jupe entrave leur mobilité et le port du corset, quand il ne ruine pas la fonction de certains organes vitaux tels que le foie ou les poumons, laisse les corps déformés et passablement abîmés.
Dans son Histoire politique du pantalon, Christine Bard s’intéresse de près (de très, très près) aux transformations du costume féminin. Et si, à la lecture de son ouvrage, j’ai bien dû admettre — non sans regrets — que ces transformations ne sont pas uniquement liées à la pratique vélocipédique (comptez aussi sur l’émergence des idées féministes, des réflexions hygiénistes grandissantes, l’engouement pour le progrès et la modernité, le travail des femmes de plus en plus présent, l’influence d’artistes, de chanteuses, de comédiennes, d’écrivaines et j’en passe), force est de constater que la mode sportive a tout de même eu sa petite part de responsabilité.
Oui parce que, à la fin du 19e, voyez-vous, la pratique sportive (dont le cyclisme) séduit de plus en plus de femmes. Tant et si bien qu’il leur a bien fallu trouver des solutions pour pratiquer sans être trop encombrées.
Certains contemporains, un peu bousculés (à l’instar d’Octave Uzanne), s’ils observent d’un œil inquiet cet abandon progressif de la jupe longue, comprennent assez vite (et avec une certaine amertume) que, déjà, le vêtement de sport constitue un levier important d’émancipation féminine : « Tout sport devient, pour la Parisienne contemporaine, un prétexte plausible à travestissement plutôt qu’il n’est une vocation physique ».
L’historien Christopher Thomson qui s’est intéressé aux femmes et leur vélo vient également appuyer cette idée de révolution vestimentaire et de révolution tout court : « Il est certain que le développement de ce sport a fait faire au sexe féminin un pas important dans la voie de son affranchissement. (…) Pour la première fois, sans que la loi puisse en garantir à l’homme le monopole, la femme lui dispute l’attribut masculin par excellence : le pantalon. »
Mais, vous vous doutez bien que cette (pas si) petite révolution, portée par le pantalon, ne s’est pas faite en un jour. Et qu’il a fallu lutter quitte à braver les interdits et faire la nique aux remarques désobligeantes, voire carrément vexantes.
Les interdits tout d’abord. S’il n’est pas avéré que, comme l’avancent certains ouvrages, une circulaire du ministère de l’Intérieur (datant de 1892) indiquant que le costume masculin était interdit aux femmes à l’exception des cyclistes ait réellement existé, ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’une ordonnance datant du 7 novembre 1800 (bien réelle, celle-là) interdisait aux femmes le port des habits de l’autre sexe. Les femmes portant des pantalons pouvaient, dès lors, s’exposer à des arrestations et des condamnations.
Non contentes de risquer la sanction à chacun de leurs déplacements, il a également fallu, à ces femmes d’un genre nouveau, tenir bon et tenir fort face aux remarques désobligeantes, qui, au choix, les qualifiaient de « femmes-hommes », de « garçonnets », ou encore de « troisième sexe ».
C’est donc à force de courage et de détermination que toutes ces femmes, perchées sur leur vélo, ont su, progressivement, faire accepter le port de la « culotte cycliste » et démocratiser celui du pantalon.
Et même si pour Madame de Saint-Georges (aucune idée de qui est cette personne, mais c’est écrit dans le livre de Cricri), les culottes bouffantes des cyclistes, inspirées du bloomer d’Amelia Bloomer, ne sont qu’un « pantalon de femmes soumises (rapport au pantalon des femmes arabes, toussa toussa) qui ne peut être un symbole d’émancipation féminine », voici ce que l’on pouvait lire, au terme de plusieurs années de lutte, dans la revue Le Franc Parleur (1895) : « À Montmartre, les femmes en culotte sont à présent aussi nombreuses que les attardées qui portent encore des robes ».
On a envie de dire, bien ouèj les féministas et merci la bicycletta !
Faire la nique aux préjugés et oser s’aventurer
On l’a dit plus haut, les préjugés à l’égard des femmes cyclistes vont bon train en ce tournant du 19e siècle. La crainte d’une virilisation du corps des femmes, par le port du pantalon d’une part et par le développement d’une certaine musculature d’autre part, entraîne railleries, chicanes et quolibets. Comme quoi depuis toujours, l’opinion publique est parfois capable du pire lorsqu’il s’agit de faire peau neuve !
Octave Uzanne (toujours lui) s’exprimait d’ailleurs ainsi : « Quant aux costumes qu’elles arborent sur ces machines express, il est certain qu’il est des exceptions et que certaines cycleuses trouvent encore le moyen d’être étonnamment gracieuses et persuasives sous la culotte et la veste d’entraînement, mais la majorité ne bat pas le record de l’élégance dans ce championnat de France », et d’ajouter que la pratique du vélo est « une habitude malpropre qui dégoûte à jamais les spectateurs de manger du veau. ». Sympa. Non, vraiment, sympa.

Spoiler alerte : l’éventualité de voir apparaître des femmes à l’allure autre que fragile a animé (et anime encore), les propos de certains contemporains. Coucou les propos de Marc Madiot à l’égard de Jeannie Longo. Coucou encore les remarques (voire carrément les insultes) ultras sexistes qu’ont eu à essuyer Madonna, Gwen Stefani, Elle Macpherson ou encore Serena Williams à propos de leurs corps jugés trop musclés pour des femmes.
L’allure et la musculature c’est une chose, mais vous vous doutez bien que les réfractaires de la bicyclette ne se sont pas arrêtés là ! Bah oui, tant qu’à faire, autant y aller franco. Ils sont donc, très tranquillement, allés jusqu’à voir, dans la pratique du vélo, un risque d’endommagement de nos organes reproducteurs et, pire, un risque de dérives sexuelles. Ils évoquent alors le terme de Cyclomanie, un trouble qui serait provoqué par les frottements de la selle, et qui s’apparenterait à ce que l’on appelait alors le Syndrome de la machine à coudre. En effet, par leur action répétée sur les pédales de leur machine à coudre, les couturières de l’époque étaient accusées d’éprouver un plaisir sexuel incontrôlable. Un peu gros pour un vibro, non ?
En réalité, ce qu’on peut lire derrière ces préjugés complètement délirants, c’est, avant tout, la crainte de voir les femmes abandonner le lit conjugal et s’écarter ainsi de leur destin de mère et d’épouse dévouée.
Lorsqu’elle se démocratise à la fin du 19e, la pratique de la bicyclette anime donc, et à plusieurs niveaux, de sérieux débats quant à l’émancipation féminine. En témoignent les avis controversés des figures féminines émergentes de l’époque. Quand Sarah Bernhardt estime « que cette vie au-dehors, dont la bicyclette multiplie les occasions, peut avoir des conséquences dangereuses et très graves » et que « toutes ces jeunes femmes, toutes ces jeunes filles qui s’en vont dévorant l’espace renoncent pour une part notable à la vie intérieure, à la vie de famille », l’Américaine Susan B. Anthony (susmentionnée), elle, se réjouit « chaque fois (qu’elle voit) une femme faisant du vélo », car « cela donne aux femmes un sentiment de liberté et de confiance en soi. Cela leur fait sentir qu’elles sont indépendantes. ».
Et franchement, on comprend la polémique. Car finalement, quoi de plus dangereux qu’une femme qui quitterait la sphère familiale à laquelle elle est assignée depuis des lustres pour aller explorer le monde ? Ne risquerait-elle pas de s’apercevoir que les ombres de sa caverne ne sont en réalité que des chimères ? Ne risquerait-elle pas de s’apercevoir qu’elle est bien plus puissante que ce qu’elle s’imagine ?
L’aventurière : une figure féminine qui bouscule l’imaginaire
En parallèle de toutes ces transformations, une certaine culture du voyage commence à se développer chez les jeunes femmes de la bourgeoisie du 19e siècle. Sauf que voilà, cette culture exclut l’exploration. Et pourquoi donc, me direz-vous ?
Eh bien, toujours pareil, j’ai envie de vous dire ! Tout simplement parce que les « femmes sont historiquement des êtres captifs » (Lucie Azéma — Les femmes aussi sont du voyage) destinés à rester à la maison. Parce qu’elles sont celles qui attendent ou celles qui accompagnent, elles sont des épouses, des mères, des sœurs, mais pas (oh non, grand dieu !) des aventurières.
Le terme aventurière désignera d’ailleurs pendant longtemps « une femme sulfureuse », « une intrigante » ou encore « une courtisane ». On est donc loin, très loin, de la définition du mot aventurier.
Cependant, ce n’est pas parce qu’il est difficile au 19e siècle (heu et même aujourd’hui) de s’extraire de son rôle d’épouse et de partir explorer le monde qu’aucune femme ne le fait, hein ! Et même si, comme le précise Lucie Azéma dans son introduction, « le lien entre voyage et engagement féministe n’est pas automatique », « nombreuses sont celles qui ont lié leur engagement féministe au voyage ». Et louées soient-elles.
On citera notamment quelques grandes figures de voyageuses de l’époque (que dis-je de véritables pionnières, nos mères à toutes !) :
- Isabella Bird (1831-1904), une Britannique à la santé fragile qui, à 40 ans, entreprend de traverser seule les Rocheuses américaines à cheval, puis explore (entre autres) le Japon, la Chine, la Corée et l’Iran.
- Alexandra David-Néel (1868-1969), une femme du genre à superposer les casquettes. Exploratrice, orientaliste et écrivaine, elle fut fascinée par le Tibet et entreprit plusieurs voyages en Asie. Elle est notamment connue pour avoir réussi, en 1924, à pénétrer clandestinement à Lhassa, la capitale interdite du Tibet. Son premier livre Pour la vie, publié en 1898, s’ouvre ainsi : « L’obéissance, c’est la mort ! ». Badass, Alex.

- Nellie Bly (1864-1922), une journaliste américaine, pionnière du reportage immersif si je puis dire, qui entreprit en 1889 un tour du monde dans l’unique objectif de battre le record fictif de Phileas Fogg, héros du Tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Partie avec une simple valise et un carnet de notes, elle accomplit son périple en 72 jours, laissant babas ses détracteurs et inspirant des générations de voyageuses.

- Enfin, Annie Londonderry (1870-1947) que l’on ne présente plus ! Cette Américaine d’origine lettonne s’était, en 1894, lancé un défi improbable : prouver qu’une femme pouvait voyager seule autour du monde et à vélo ! Mais promis, on en reparlera !

Le problème avec toutes ces figures de voyageuses c’est que, par l’invisibilisation constante de leurs exploits et de leurs récits (quand ils existent), elles apparaissent aux yeux du monde comme des êtres exceptionnels, difficiles à imiter. Or, si ce sont bien des exceptions, au regard du courage qu’elles ont eu d’aller chercher leur liberté et de bousculer les codes de la société patriarcale dans laquelle elles se trouvaient, il faut bien retenir qu’en termes de force physique et de capacité, elles n’avaient rien de particulièrement exceptionnel. Autrement dit, elles auraient pu largement être imitées.
Est-ce à dire qu’on a volontairement coupé la chique à des milliers d’exploratrices en herbe de peur que le voyage soit, comme le dit très bien Lucie Azéma (mais retenez-moi bon sang, sinon je risque de citer TOUT son bouquin), « l’un des moyens les plus symboliques et les plus forts pour s’affranchir de leur condition » ? Est-ce que, à tout hasard, ces messieurs supportaient (supportent ?) mal l’idée qu’une femme puisse dire « je vais où je veux, je ne suis qu’à moi » (Lucie Azéma) ?
Toujours est-il qu’elles l’ont fait ! Elles sont allées cueillir leur liberté, elles ont entrouvert les portes du possible et donné de nouvelles couleurs à notre imaginaire.
Elles l’ont fait pour elles autant que pour les autres, pour « célébrer le courage et l’énergie de notre sexe » (Nellie Bly), pour « prouver que les femmes (sont) aussi fortes et compétentes que les hommes dans tous les domaines de la vie » (Lydia Bradey) et enfin, pour dire bien haut, bien fort que « la place d’une femme est au sommet » (slogan présent sur les tee-shirts qui ont permis de financer l’expédition menée par Arlene Blum dans l’Annapurna, dans les années 1970).
Et maintenant qu’on sait tout ça, on enfourche ou on n’enfourche pas ?
Mona Chollet (bah oui, il fallait bien que je la cite à un moment ou à un autre) dans son ouvrage Sorcières dit ceci : « Rien, dans la façon dont la plupart des filles sont éduquées, ne les encourage à croire en leur propre force, en leurs propres ressources, à cultiver et valoriser l’autonomie. Elles sont poussées (…) à se concevoir comme fragiles et démunies et à rechercher la sécurité affective à tout prix si bien que leur admiration pour les figures d’aventurières intrépides restera purement théorique et sans effet sur leur propre vie. ».
En guise de réponse, je crois que le moment est enfin venu de vous parler de ma propre expérience. On peut dire ce que l’on veut, mais il est vrai que par nature, en tant que femme, on est très souvent amenée à ne pas se sentir capable. Moi la première.
C’est, comme qui dirait, un sentiment ancré en nous depuis 78 000 ans environ (façon de parler).
À la suite de mon premier voyage à vélo solo qui, remettons l’église au milieu du village, s’est déroulé en France, de Hendaye à Nantes, sur un itinéraire entièrement balisé (coucou La Vélodyssée) et qui n’a finalement comporté que très peu de risques, à part peut-être celui de crever sur le bord de la route, j’ai reçu bon nombre de messages de la part de femmes qui me disaient qu’elles adoreraient m’imiter, mais qu’elles ne s’en sentaient pas capables. Certaines évoquaient la peur de se perdre en chemin, d’autres la difficulté de monter une tente, d’autres encore la gestion de la logistique qui leur semblait complètement hors de portée. Autant de freins psychologiques que j’ai essayé (et essaye toujours) de désamorcer en leur disant qu’il n’y a qu’en expérimentant qu’elles se rendraient compte que tout ça, ce n’est que du vent et qu’en réalité les choses se déroulent toujours mieux que ce qu’on avait imaginé.
Petit aparté, mais l’un de mes précédents articles traite justement des freins qu’en tant que femme, il faut apprendre à dépasser. Si vous ne l’avez pas encore lu, foncez !
Je bataille dur pour véhiculer l’image d’une femme banale, ordinaire. Ma photo de profil sur les réseaux sociaux n’est pas, à ce titre, choisie de manière complètement anodine. Si j’ai décidé de poser sur mon vélo, en robe et talons hauts, et non avec les attributs de la parfaite aventurière, c’est pour que d’autres femmes puissent réellement s’identifier.
Rien ne me prédestinait au voyage et à l’aventure en solitaire. Je veux dire, j’ai appris à faire du vélo très tard (on en rigole souvent avec mes proches), je n’ai jamais été une enfant ni une jeune fille très téméraire et j’ai eu pendant longtemps peur de tout, mais surtout des courants d’air. Pas très sportive durant mon adolescence, je n’ai jamais témoigné d’une force extraordinaire. J’ai, moi aussi, longtemps attendu auprès des hommes qui ont partagé ma vie, me déchargeant complètement de certaines prises de risques ou prises de décision.
Alors, comment la bascule s’est-elle opérée ? Je ne saurais trop vous dire, mais je crois bien qu’à un moment, l’envie de faire des choses pour moi, l’envie de liberté et celle de découvrir, d’expérimenter ont été plus fortes que tout. Qu’il s’est imposé à moi comme un besoin urgent et presque viscéral de prendre le large sans demander l’aval de qui que ce soit !
Et du coup, je me dis que si moi j’ai pu le faire sans avoir de prédispositions particulières, tout le monde le peut aussi.
Alors qu’est-ce qui explique qu’aujourd’hui encore, la part des femmes qui décident d’enfourcher leur vélo est, comparée à celle des hommes, encore très faible, voire presque dérisoire ?
Jean-Pierre Giorgi dans un article publié sur le site cyclotourisme-mag pointe du doigt les défis qu’il reste à relever. Il parle notamment des stéréotypes de genre qui ont encore la dent dure et qui influencent très largement l’éducation des filles. Il mentionne également le manque de représentativité (qui est quand même en train de changer, merci les réseaux sociaux), les problèmes d’insécurité et, malheureusement, les contraintes de temps qui ne permettent pas aux femmes de concilier autant qu’elles le souhaiteraient leur vie professionnelle, familiale et sportive. Autant de points qui viennent se superposer à la représentation mentale que les femmes ont d’elles-mêmes et qui ne favorisent pas leur besoin d’évasion.
Si je n’ai pas de solution miracle à proposer concernant le domaine de la sphère privée et familiale, je peux par contre œuvrer à déconstruire l’idée que le voyage à vélo (solo qui plus est) n’est réservé qu’aux hommes. Et dire bien haut que si la bicyclette a déjà tant participé à l’émancipation féminine, c’est peut-être parce qu’il n’y a pas de meilleur outil pour se sentir libre et flirter avec le vent.
Je n’ai pas de meilleure conclusion à cet article que ces deux petits extraits de Les femmes aussi sont du voyage (rho ça va hein) :
« La liberté est terrifiante. Être radicalement soi, sans transiger, sans dépendre d’un genre, d’un milieu, d’un lieu, d’une culture est terrifiant. Voler en éclats pour être soi, pour être libre au moins une fois avant de mourir est terrifiant », mais diablement nécessaire (ça, c’est ma petite touche perso ^^).
« Voyager pour une femme, c’est une mise à feu — de toutes les interdictions, de toutes les injonctions. C’est dire : je veux aller là-bas et vouloir me suffit, personne ne m’en empêchera. »
Alors à vous, filles, sœurs, mères, amies, amantes et femmes qui me lisez, sachez que « la liberté ne se demande pas poliment, elle se prend. » (toujours la même).
Et cœur sur vous.

Magnifique article. Bravo
Oh, merci !!