Dans l’univers du cyclotourisme, on a coutume de dire que ce n’est pas le vélo qui fait le voyage. Pour preuve, tous ces cyclovoyageurs partis de chez eux un beau matin, les fesses posées sur une selle un peu fiévreuse, et revenus plusieurs mois (voire années) plus tard d’un tour de terre de bout du monde. Qu’on se le dise, qu’il soit vélo de voyage, VTT, Gravel, ou VAE, si c’est lui que vous choisissez pour votre voyage (et à condition qu’il soit un minimum en état de fonctionner), il est presque certain qu’il vous conduira où vous voulez, sans trop de contrariétés ! En somme, si deux roues et un cadre triangulaire traînent au fond de votre jardin, nul besoin d’investir, il faut partir et point ! Formidable ! Mais, alors, pourquoi donc cet article ? Parce que vous et moi, on ne se connaît pas, mais je sais le besoin qu’ont certain.es de lire et de potasser avant de prendre la tangente. Rien ne dit que cet article transformera votre baroude parce que, si vous l’avez décidé, vous partirez et ce, peu importe votre monture. Mais pour les plus frileu.ses et les moins téméraires, voyons un peu les options qui s’offrent à vous ! Peut-être bien (et je vous le souhaite) qu’à la fin de cet article, vous regarderez d’un œil nouveau le vieux biclou de tonton Gillou !
Un vélo de voyage pour un voyage à vélo : CQFD
Ou comment mettre un rond dans un rond et un carré dans un carré ?
Ben oui, le vélo de voyage ne porte pas ce nom pour rien ! C’est LA monture qui fait fantasmer les néo-pratiquants et transpirer les vieux de la vieille. Il est lourd, mais de réputation solide et prêt à supporter une charge monstrueuse quitte, parfois, à se transformer en paquebot.
Bon à savoir : ce petit coquin peut aussi s’appeler vélo de « Touring ».
Ses caractéristiques sont les suivantes :
- Un cadre bien souvent en acier qui le rend réparable aux quatre coins de la Terre.
- Des freins V-Brake (faciles à changer et à réparer) ou à disques, c’est selon.
- Des pneus larges (entre 40 et 50 mm et de préférence de la marque Swalbe Marathon Plus, garantis sans crevaison !) qui permettent d’explorer bon nombre de sentiers.
- Un porte-bagage arrière, évidemment, mais également un porte-bagages avant qui permet d’emporter tout un tas de petites bricoles que l’on regrettera sûrement lors d’une grimpette à 11 %.
- Des éclairages avant et arrière alimentés par un système de dynamo.
- Un guidon-papillon dont l’esthétisme fait débat, mais qui permet d’adopter une position haute et confortable.
- Une béquille, parce que, franchement, on n’est plus à ça près.
Et maintenant que vous savez comment identifier un vélo de voyage dès le premier coup d’œil, j’imagine que vous êtes suspendus à mes virgules avec l’envie irrépressible que je vous recommande quelques marques ?
À la bonne heure, c’est exactement ce que j’allais faire ! Voici sans plus attendre (mouhaha rire diabolique), les quelques marques que l’on retrouve le plus souvent sur le marché :
- Fahrradmanufaktur et son TX-400
- Surly et son Long Haul Trucker
- Genesis et son Tour de Fer récemment remis au goût du jour
- Decathlon et son récent Riverside Touring 900
- Histoire Bike et sa randonneuse ou encore sa globe-trotteuse.
Alors oui, si vous avez cliqué sur les petits liens, vous avez dû remarquer qu’acheter un vélo de voyage, c’est un budget. Mais la bonne nouvelle c’est que, si vous ne vous sentez pas tout à fait prêt.es à investir, vous pouvez vous débrouiller autrement ! Parole de meuf qui valdingue avec le vélo de route de papa depuis plusieurs années.
Voyager avec un vélo de route ou un gravel : à cœur motivé, rien d’impossible !
Je vous le dis tout de suite, à choisir entre un gravel ou un vélo de route, le gravel c’est quand même vachement mieux. Oui, je viens tout juste de vous dire que je voyage sur un vélo de route. Et non, je n’ai toujours pas acheté de gravel (pitiéééé faites de moi une influenceuse vélo sponsorisée !!!), mais pour autant, je sais exactement de quoi je parle, ok ?
D’ailleurs, je n’aurais peut-être pas dû les ranger dans la même catégorie. Mais, je sais que vous êtes des lecteurs.rices pressé.es alors je cours à l’essentiel !
Du coup, pourquoi les associé-je ? Parce qu’ils peuvent tous les deux vous permettre d’expérimenter le bikepacking. Le quoi, me direz-vous ? Et bien, le bikepacking, voyons ! Une manière de voyager ultra-minimaliste qui consiste à utiliser le cadre de son vélo comme support de ses sacoches. Ici, point de porte-bagages, mais plusieurs grandes (enfin tout est relatif) sacoches disposées à des endroits stratégiques : sacoche de cintre, sacoche de cadre ou encore sacoche de selle.
Cela étant dit, aucune obligation d’associer gravel et vélo de route à cette pratique, hein.
Quand j’ai démarré le voyage à vélo, j’étais bien loin de me douter de l’existence du bikepacking (oui, j’ai eu la flemme de faire des recherches poussées et engagées, et alors ?). De fait, j’ai tout simplement accolé un porte-bagages à mon vélo de route à l’aide d’anneaux de serrage (ultra pratique, ces petites bêtes). Et aujourd’hui, je n’ai toujours pas basculé du côté des minimals (ouais, je les appelle comme ça). Ça viendra peut-être un jour, qui sait ?
Leurs caractéristiques :
- Un look de baroudeur qui fait baver d’envie tous les camping-caristes.
- Une optimisation de l’espace disponible, au poil et au carré avec : une sacoche de cintre, une sacoche de cadre, une sacoche de selle, des « anything cages », des food pouch et du matériel de réparation saucissonné dans un bidon.
- Des prolongateurs (souvent) qui permettent au choix : de changer de position pour soulager trapèzes et paumes de mains, d’y accrocher son tour de cou ou tout vêtement un peu trop encombrant, et de transporter quelques bananes avant la halte du bivouac.
Bon à savoir : si vous choisissez de voyager sur votre vélo de route, chaussez-lui les pneus les plus larges que vous pourrez. En cas de déviation sur chemin tortueux, vous apprécierez grandement ne pas être (trop) chahuté. Pour ma part, les Swalbe Marathon m’ont permis plus d’une fois d’éviter de crever sur le bas-côté (pas une seule crevaison à mon actif depuis le début de mes aventures, le karma…), alors oui, ils sont peut-être un peu lourds, mais franchement, ils assurent !
Le VTT ou le vélo-pilier : recyclez pour voyager !
On parle bien évidemment ici du VTT qui zone au fond de votre garage. Pas du tout neuf et de l’entièrement suspendu que le Père -Noël vient tout juste de vous apporter (et encore que).
Oui, parce que, si l’idée, c’est d’investir le moins possible et de faire du neuf avec du vieux, le voyage à vélo est l’occasion rêvée pour insuffler à votre vieux VTT une seconde jeunesse.
De la même manière que pour le vélo de route (je ne vais pas me répéter hein, allez donc lire plus haut !), il est tout à fait possible de transformer un VTT en vélo d’aventure !
Pour cela, quelques petites recommandations, tout de même :
- Avant de partir, une révision complète est diablement souhaitée. Si votre vélo n’a pas servi depuis des lustres, offrez-lui une remise en forme de compète : câbles, patins de freins, et pourquoi pas chaîne et cassette.
- Bricolez-lui un porte-bagages ! Là encore, les anneaux de serrage sont vos meilleurs alliés pour équiper votre VTT qui, très certainement, ne dispose pas d’œillets. Pour info : j’ai déjà rencontré un vététiste avec un porte-bagages suspendu (la marque Zéfal en commercialise un). Ce genre d’équipement ne peut supporter qu’une charge de 10 kg, mais franchement, pour quelques jours et couplé à une sacoche de guidon voire une sacoche de cadre, c’est déjà mieux que rien !
- Chaussez-le de pneus un chouilla moins crantés. Oui, parce qu’autrement, vous risquez de ne pas avancer bien vite sur les parties bitumées de votre parcours. Des pneus mixtes seront parfaitement appropriés.
- Le graal ultime : si vous souhaitez améliorer un peu votre confort de pilotage, optez pour une potence relevée. Decathlon en propose des amovibles que vous pouvez incliner à votre guise ! Idéal si on préfère rouler le buste redressé !
Le VAE : l’électrique, c’est quand même bien pratique !
Aaaah, le vélo électrique ! Il a fait couler beaucoup d’encre chez les puristes, notre ami l’assisté.
On dit de lui que rouler avec, ce n’est pas vraiment faire du vélo (oouuuuuuh). Que ce n’est pas franchement écolo ou que c’est un vélo de bobo (enfin, ça je ne suis pas vraiment sûre).
Et si on a désormais l’habitude de le voir arpenter nos villes et être le meilleur ami de tous les vélotafeurs, l’imaginer vadrouiller au milieu des champs de colzas et de tournesols nous semble un peu moins évident. Grossière erreur ! Durant mes voyages à vélo, je peux vous dire que j’en ai croisés à foison ! Et pour cause :
- Il permet à des personnes à la mobilité réduite (pour différentes raisons liées à l’âge ou à des problèmes de santé) d’éprouver à nouveau leur liberté.
- C’est l’allié incontournable des familles voyageuses avec enfants en bas âge. J’ai d’ailleurs rencontré, sur mon trajet Fontainebleau-Brest, un couple d’Allemands voyageant avec leurs deux petits enfants. Ils roulaient tous les deux en électrique et je peux vous assurer que vu la quantité astronomique d’affaires qu’ils se trimballaient, cela m’a semblé être un choix plutôt judicieux !
- Je n’ai rien d’autre à dire pour sa défense, mais faire une liste à puces avec seulement deux bullet point, ce n’est jamais très esthétique…
Bon et sinon, quelques conseils d’ordre pratique Madame Poupoule ?
Alors, je n’ai jamais vraiment roulé en électrique (enfin sauf une fois quand j’avais oublié mon pull rouge chez ma grand-mère et que… STOOOP, mais faites-là taire, bon sang !), mais ça tombe sous le sens que :
- Vous devrez penser à bien recharger la batterie de votre petit protégé TOUS les soirs de votre voyage.
- Ce qui implique qu’il vaudra mieux éviter le bivouac et autres plans dodos trop approximatifs.
- Ce qui implique également qu’il vous faudra vous assurer, avant votre départ, de bien connaître votre machine en testant ses capacités (en termes d’autonomie notamment).
Voilà, c’est maintenant la fin de notre sept à huit (désolée, j’ai toujours rêvé d’écrire cette phrase), j’espère que l’émission vous a plu et je vous donne rendez-vous dimanche prochain pour un nouveau numéro de… (pouet pouet, la blague la plus longue de l’univers !)
Non plus sérieusement, j’espère avoir éclairé vos lanternes et surtout vous avoir rassurés quant à la faisabilité de votre projet. Si je devais résumer cet article en une seule phrase, ce serait celle-ci : franchement, tant qu’il roule, ne vous posez pas trop de questions ! Souvent ce sont ceux qui sont partis avec trois fois rien accroché à un vieux machin qui ont fait les plus belles découvertes et les expériences les plus chouettes !
Pssst : si vous trouvez que le temps est passé beaucoup trop vite et que vous avez encore envie de me lire, allez donc jeter un œil à mes articles précédents.
Le conseil de la rédaction : Comment bien réussir sa première fois ?
Bonjour Sandra. Merci pour tes précieux conseils. Je suis pas comme toi. Je n’ai jamais fait de long voyage à vélo. Prochainement je fais le tour de Corse mais en passant par Cycling Corsica
Au plaisir de te croiser en vélo. Bisous
Michel
merci pour l’article ! j’ai fait quelques voyages en bike packing avec un velo de route, sacoches de selle et de guidon et petite de cadre, et j’avoue que le soir j’enviais pas mal mes amis équipés de vélos plus grands avec sacoches et plein de petites affaires! Mais dans la journée le côté ultra léger emporte tout
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