Slow tourisme et voyage à vélo : l’apanage des gens heureux

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir frustré ? Étriqué, cadenassé ? De ressentir le besoin de grand air sans savoir comment faire ? Si la réponse est oui, vous êtes au bon endroit ! (Sinon, vous pouvez quand même rester quelques minutes supplémentaires. 🙃) En effet, j’ai peut-être un truc pour vous. Un truc pas vraiment nouveau nouveau, mais un truc imparable pour qui veut bousculer sa routine et inverser sa ritournelle : pourquoi ne choisiriez-vous pas le voyage à vélo pour vos prochaines vacances ? Faites-moi confiance, question grand air et liberté, vous allez être servi ! Et peut-être même que vous y reviendrez. Le slow tourisme est aujourd’hui plus que jamais, une question de choix. Voyager à vélo, c’est s’offrir le temps de respirer, prendre celui de découvrir ou de redécouvrir. Nul besoin de partir loin pour se reconnecter à l’essentiel. Soyez sûr que, du moment où l’on se décide à partir, il n’y a pas de petits voyages, il n’y a que de grandes aventures. Et si bourlinguer à bicyclette pouvait faire de vous des gens heureux ?   

Voyager à vélo pour se reconnecter à l’essentiel

Débrancher. Je crois que c’est mon verbe préféré.

Le voyage à vélo, parce qu’il pousse à être minimaliste et ne pas s’encombrer de superflu, permet de se recentrer.

C’est un constat fort que j’ai pu réaliser à chacun de mes voyages : oui, il est possible d’être heureux avec trois fois rien dans ses bagages.

Je n’ai jamais autant le cœur en joie que lorsque je pars à l’aventure. Je passe deux mois ou plus ou moins avec seulement un ou deux shorts et trois culottes et j’ai pourtant l’impression d’être la reine de l’univers.

Alors que des questions d’ordre matériel et des besoins imaginaires viennent me parasiter au quotidien, quand j’ai les pieds sur les pédales, plus rien n’a d’importance.  

Grâce au voyage à vélo, j’ai pris conscience à quel point on peut être, à longueur de journée, sollicités, encouragés à consommer. On se crée des frustrations sans s’en rendre compte, en désirant un truc, un bidule inaccessible. On s’imagine plus heureux avec cet objet de convoitise entre les mains, mais la vérité c’est que, une fois la nouveauté passée, une nouvelle fantaisie vient pointer le bout de son nez. C’est un cercle sans fin, une boucle que l’on déroule à l’infini.  

Alors, je ne sais pas si la vadrouille est une fuite ou seulement un pas de côté, une prise de recul ou de hauteur, mais une chose est sûre, elle m’a permis de me reconnecter à l’essentiel. Dès lors que je franchis le pas de ma porte, satisfaire mes besoins primaires est ma seule priorité. Ensuite, le temps qu’il me reste, je le passe à rencontrer, m’émerveiller et raconter.

Voyager à vélo, c’est, finalement, un rendez-vous, un tête-à-tête avec la liberté.

Arpenter le monde à bicyclette et découvrir, redécouvrir

Combien de fois êtes-vous passé à côté de telle ou telle ville connue sans jamais y mettre les pieds ? C’est bien joli, les panneaux sur l’autoroute, mais niveau curiosité, il y a certainement mieux !

Vous pourriez peut-être arrêter de vous fier aux souvenirs hasardeux de tata Georgette et aller vérifier par vous-même la couleur des volets de l’île de Ré, le croustillant des cannelés de Bordeaux ou le prix du cassoulet à Carcassonne ?

À vélo, ce qui est bien, c’est qu’il n’y a pas besoin d’aller très loin pour découvrir ou redécouvrir. Bourlinguer le nez au vent, c’est l’assurance d’entrevoir ce que jusqu’alors vous n’aviez jamais vu.

Du fait de la vitesse, vos sens sont démultipliés. Tout est beaucoup plus intense, plus grand et plus vivant. Vous percevez les couleurs et les odeurs avec une intensité bien plus forte qu’à l’ordinaire.

Et puis, le patrimoine français regorge de merveilles. En seulement quelques petites heures de train, vous pouvez accéder à des morceaux de paradis. Il suffit d’embarquer votre bicyclette à bord d’un TGV ou encore d’un TER pour aller visiter tous les châteaux de la Loire, saluer les cigales sur les routes du Sud-Ouest ou manger une crêpe au camembert derrière les remparts de Saint-Malo. 

Faire le choix du slow-tourisme, c’est faire le choix de la déconnexion et de la redécouverte de territoires de proximité. C’est tout simplement prendre le temps de vivre et de respirer.

C’est aller à la rencontre d’un patrimoine local, historique, culturel, gastronomique.

Alors, soyez curieux et acceptez de vous laisser surprendre.

Votre corps : un des meilleurs moyens de transport !

Est-ce que voyager à vélo c’est du sport ? Grande question !

Alors évidemment, je ne vais pas vous mentir, avaler des kilomètres, les mains posées sur un guidon, ça demande d’être un minimum en forme. Mais nul besoin d’être un champion olympique ni un coureur du Tour de France pour prendre plaisir à faire tourner les manivelles.

J’aime à dire que j’ai redécouvert le vélo grâce au voyage. J’ai même envie d’aller plus loin en affirmant que le cyclotourisme m’a réconciliée avec l’univers de la bicyclette. Personnellement, j’ai baigné dans le vélo pendant longtemps. Le vélo de route. Durant plusieurs années, je n’ai entendu parler que de performance, de poids léger et de vitesse améliorée. Si bien qu’un jour, j’ai fini par être dégoûtée et j’ai laissé la bécane au placard. J’avoue l’avoir un peu boudée, j’ai eu besoin de faire une pause.

Et puis un jour, j’ai eu envie de partir à l’aventure et le vélo m’a semblé être à nouveau une bonne idée.  

Lorsque je pérégrine à bicyclette, je n’envisage pas l’usage du vélo comme un sport, mais comme un véritable moyen de transport. C’est le mode de locomotion qui me convient le mieux, parce qu’il ne pollue pas et me permet d’être partout, il me permet d’aller loin et d’aller libre.

Alors oui, c’est toujours un peu incroyable de se rendre compte des kilomètres parcourus, mais ce n’est pas ce qui prédomine.

Le voyage n’est pas une course contre la montre, c’est une parenthèse que l’on ouvre au cœur de nos vies sous tensions. Il n’y est question ni de vitesse ni de record. Il s’agit simplement de se remplir de grand air et de se mettre en mouvement. Il s’agit d’être acteur, voyageur, observateur. De prendre conscience de ses ressources cachées et de ce que notre corps est capable de réaliser.

Loin d’être un sport, le voyage à vélo est, avant tout, une expérience de vie.

Vous auriez bien 5 minutes pour discuter ?

Comment ne pas évoquer les rencontres ?

C’est, là encore, une des caractéristiques du voyage que je préfère. L’esprit libéré, le corps en alerte et les sens en émoi, il se trouve qu’à vélo, on est davantage ouvert à la rencontre.

Que ce soit des bouts de causette entre deux cafés serrés ou de vrais moments partagés, la rencontre est toujours au bout du chemin. Il suffit de regarder et d’observer autour de soi.

Les gens sont curieux parce qu’ils vous voient heureux. Vous êtes un bout de soleil et vous donnez envie. Croyez moi, il n’y a rien de plus satisfaisant que d’ouvrir des appétits.

Osez sourire et discuter, vous vous rendrez compte du nombre de personnes prêtes à ouvrir leur porte ou leur histoire. Il ne s’agit pas de découvrir seulement des paysages, il s’agit de s’enrichir de tout ce qui vous entoure. D’un coucher de soleil ou d’une main tendue. D’un regard curieux ou d’un matin brumeux.

Et si vous aimez les histoires, je vous encourage à aller lire mon tout premier voyage à vélo sur les routes de la Vélodyssée.